Retour dans la grotte
- stéphanie Ros-Serra
- 20 juin
- 2 min de lecture

Tu te souviens de la caverne de Platon ?
C’est un peu loin, la philo…
Des hommes enchaînés, le regard fixé sur un mur, regardant des ombres.
Ils croient que c’est ça, la réalité.
Nous n'avons jamais été autant exposés à la désinformation, à la manipulation et à la confusion ; submergés par un flux constant d’images.
Les réseaux sociaux, les médias et les algorithmes façonnent notre perception du monde.
Comme si, lentement, insidieusement, nous retournions dans la grotte de Platon.
Regardant les ombres danser sur les murs. Confondant l’image projetée avec la réalité. Perdant le fil de ce qui est vrai, juste, nuancé.
Tout est conçu pour capter notre attention, non pour éveiller notre esprit critique. Nous cliquons, nous scrollons, nous “savons”... mais que sait-on vraiment ?
Nous sommes comme ces prisonniers : hypnotisés par les projections. Nous ne voyons plus le réel, mais nous regardons un récit sur le réel. Les images choisies, les émotions calibrées. Plus besoin de chaînes pour entraver notre liberté. Un bout du réel déformé, amplifié, orienté en boucle pour nous convaincre.
Et à force de le voir… on finit par y croire.
Nous adoptons une pensée phagocitée, construite pour être prête à digérer sans réflexion, sans effort. Nous oublions de penser tout simplement par paresse, par confort. Nous préférons suivre pour avoir l’illusion d’appartenir à une cause, un mouvement…
Et pourtant…
C’est exactement là que commence, souvent, le travail thérapeutique.
Quand nous sentons que quelque chose sonne faux.
Quand nous ne savons plus très bien d’où vient notre propre voix, nos propres choix.
Quand nous sentons que ce que nous vivons est dicté par un récit extérieur — hérité, imposé.
En thérapie brève, nous ne cherchons pas à reconstruire toute l’histoire, mais à retrouver des espaces de clarté. À faire une pause. À sortir de l’automatisme. À redevenir auteur·e de sa perception, de son expérience. À remettre du choix là où il n’y avait que des réactions.
Sortir de la caverne, ce n’est pas tout voir d’un coup.
C’est déjà tourner la tête. Faire un pas. Se donner le droit de douter.
Et parfois, il faut quelqu’un à nos côtés pour éclairer un coin d’ombre, non pas avec des réponses toutes faites, mais avec les bonnes questions.
C’est ce que je propose dans mes accompagnements :
questionner les récits qui enferment,
reconnaître les schémas qui figent,
libérer la parole intérieure et retrouver un rapport apaisé à soi,
faire émerger des solutions concrètes, simples, incarnées.
À nous de choisir entre rester dans l'obscurité confortable de la caverne ou oser douter, nous questionner.
Accepter l’inconfort de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre tout de suite.
Réapprendre à voir, à sentir, à être présent·e.
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